Ce mois-ci, c'est un objet à l'histoire très spéciale qu'on vous présente : le plat de la mort.

Confectionné en céramique et datant de la seconde moitié du XXème siècle, il provient des indiens yanomami, peuple de la forêt amazonienne réparti entre le nord du Brésil et le sud du Venezuela.

Deux des plats conservés au MHN

Les Yanomami pratiquent l’endocannibalisme, une pratique funéraire consistant notamment à absorber les restes d’un parent défunt afin de s’approprier son âme.

Après le décès, un hommage cérémoniel est rendu aux défunts. Les Yanomami, contrairement à la plupart des peuples, n’enterrent pas leurs morts : les corps sont brulés puis les ossements sont réduits en poudre. Une fois pilés, les os de leurs ancêtres, généralement mélangés à de la purée de bananes, sont alors servis dans des plats de la mort pour être ingérés. Le corps des vivants devient ainsi un lieu de sépulture.

 

 

Certains spécialistes s’accordent aussi à dire qu’en consommant ainsi leurs ancêtres, ils libèrent leurs âmes. Si cette cérémonie n’était pas réalisée, l’âme ne serait pas capable d’être libérée et serait condamnée à rester dans le monde entre la vie et la mort.

 

Le musée d’Histoire Naturelle de Lille conserve 3 plats de la mort au sein de ses réserves. L’un d’entre eux a été présenté à l’abbaye de Daoulas, du 9 juin au 3 décembre 2023 dans le cadre de l’exposition « Mourir, quelle histoire ! ». Il sera de nouveau exposé au public, du 16 mars au 21 septembre 2024 au Musée de Bretagne de Rennes.