Musée de l’Homme de paris, du 13 octobre 2021 au 30 mai 2022

A l’occasion de l’exposition temporaire « Aux frontières de l’humain » présentée au Musée de l’Homme de Paris, deux objets ethnographiques tout droit sortis des réserves du Musée d’histoire naturelle de Lille, y seront exposés.

« Explorer nos limites, interroger notre devenir en tant qu’humain et plus globalement envisager le devenir de la planète, tel est le vaste champ d’exploration proposé par la nouvelle exposition du Musée de l’Homme : Aux frontières de l’humain »

Musée de l’Homme

« Les progrès technologiques ont permis de réparer notre corps biologique et d’accroître nos potentiels physiques et intellectuels, mais jusqu’où peut-on aller tout en restant humain, individuellement et collectivement ? N’avons-nous pas compromis notre propre avenir en malmenant la planète au nom du progrès ? Un parcours en 6 parties, encadrées par un prologue et un épilogue, vous invite à réfléchir à ces grands questionnements. Chaque partie aborde une thématique précise et vous plonge dans une ambiance particulière, faisant cohabiter des œuvres d’art contemporain, des objets muséographiques, des dispositifs multimédias et des projections audiovisuelles »

Musée de l’Homme
 

Une tête réduite

Trophée de guerre, cette tête réduite nous vient du peuple guerrier shuar, réparti en Amérique du Sud (Pérou et Equateur) et date du XIXè siècle. Aussi appelé tsantsa, ce trophée fut à l’origine la tête d’un guerrier ennemi, ayant subi un processus afin d’en réduire sa taille. Seule sa chevelure a gardé sa taille réelle. La phase de transformation s’accompagne d’un cérémonial rituel en présence d’un sorcier avec danses et incantations magiques.

l'ennemi, bien que mort, peut encore agir. Pour l'empêcher de prier ses génies protecteurs et de se plaindre des mauvais traitements qui lui ont été infligés, le shuar lui coud la bouche avec des fibres végétales. Il est alors débarrassé à tout jamais de l'action nuisible de son

Les têtes réduites seront utilisées durant plusieurs jours dans des cérémonies religieuses visant à apaiser l'esprit des parents de la tribu tués au combat puis seront abandonnées, n'ayant plus aucun intérêt pour personne.

Ces pratiques sont aujourd'hui révolues, et les tsantsa ne se trouvent plus que dans des musées ou chez des collectionneurs privés : elles n'y sont pas très nombreuses

crâne-trophée

Polynésie, Iles Marquises - Avant 1850
Crâne humain, cheveux, dents de cochon, écorce battue (tapa), coquillages, bois, résine

Aux Marquises, les jeunes guerriers préparaient les crânes de leurs premières victimes pour les porter en trophées, attachés à la taille ou suspendus dans le dos. Les deux défenses de porc rappellent ici que la victime a été offerte en sacrifice rituel, la tête de cochon étant l’offrande habituellement destinée aux dieux.