L'objet du mois d'août est un Boghead !
Le charbon est une roche sédimentaire issue de la transformation plus ou moins complète de débris organiques végétaux. On peut classer les charbons en fonction de leur composition chimique et leur teneur en Carbone : tourbe (55%), lignite (70-75%), houille (80%), anthracite (90 à 95%) et graphite (100%). On peut également les classer selon le type de débris végétaux dont ils sont formés : la grande majorité contient des fragments de végétaux (les charbons), certains sont formés de spores végétales (ils sont appelés charbons de spores ou cannel-coal). Le dernier type, moins brillant et plus léger, est assez rare et provient de l'accumulations de fragments d'algues (souvent lacustres) : les charbons d'algues, ou boghead.
L'objet du mois d'août est un Boghead, découvert en 1925 dans une exploitation de sable, situés dans la forêt de Raismes, près d'Arenberg.Cette découverte est particulière à plusieurs titres : les bogheads sont rares dans notre région, mais ils montrent l'existence d'algues en quantité et en durée suffisantes pour former des amoncellements périodiques à proximité des forêts à l'origine des autres charbons. Ces forêts étaient donc souvent "les racines dans l'eau". L'autre aspect important de cette trouvaille réside dans son contexte : ce boghead date du carbonifère (-300 millions d'années) comme les veines de charbon du bassin minier, mais a été trouvé dans des roches formées il y a 50 millions d'années...
Dans notre région, le terrain houiller est enfoui sous des roches datant du Crétacé, mais il est proche de la surface du côté de Mons. Il y a 50 millions d'années, non loin de Mons, l'érosion des reliefs anciens émergés a détaché des fragments de la roche d'origine ; le dépôt de sédiments sableux a conduit à l'enfouissement de ce fragment. Sa découverte (par Messieurs Dupierreux et Henricot, qui exploitaient la carrière), son don dans les collections et son étude (par Mr Dehée, géologue lillois) ont permis au musée de conserver cette archive de notre passé. Ce charbon nous renseigne sur le milieu de notre région il y a 300 millions d'années et est également l'illustration des phénomènes d'érosion qui désagrègent les roches, altèrent les reliefs et modèlent la géographie terrestre.