L’objet du mois de novembre est un crachoir cubain en opaline issu de la collection de Sciences et techniques.
Le mot apparaît pour la première fois en 1546 lorsque le médecin attaché à la cour du roi François Ier met à la disposition des gentilshommes une petite boîte placée sur leur table de nuit pour soulager leurs bronches.
L'usage du crachoir se répand à partir de 1882 lorsque Robert Koch isole le bacille de la tuberculose et constate que les crachoirs en regorgent. Alors qu'il était fréquent de cracher sur le sol, facilitant ainsi la propagation de fléaux, le crachoir devient à la fin du XIXe siècle un objet de santé publique. Il est couramment placé dans les bureaux, les saloons (crachoirs au sol), dans les bistrots (crachoir de comptoir), etc... Parallèlement à l'apparition des crachoirs dans de nombreuses villes européennes et américaines, des interdictions d’expectorer sur le sol ont été officiellement instaurées.
Les crachoirs publics ont principalement été réalisés en métal. Les plus élaborés étaient fabriqués en verre ou en porcelaine. De forme essentiellement arrondie, ces crachoirs étaient équipés d'un fond plat et de bords incurvés pour éviter des reflux vers l'extérieur du récipient.
Après l'épidémie de grippe espagnole de 1918, l'hygiène et le savoir-vivre condamnent l'utilisation de crachoirs publics. Son usage décline rapidement. Ce déclin est également favorisé par l'usage du tabac à fumer (cigarette, pipe) alors considéré comme plus hygiénique. Il ne se crache pas contrairement au tabac à mâcher et à chiquer. De même aux États-Unis, la gomme à mâcher (chewing-gum) inventée en 1872 remplace progressivement le tabac à mâcher.
Il existe aussi des crachoirs de poche (crachoirs portatifs), utilisés par certains tuberculeux notamment dans les sanatoriums ou par les médecins pour analyser les expectorations. Des « crachoirs de malade », généralement en faïence, ont également servi lors de la Première Guerre mondiale.
La Chine a décidé, de son côté, de ne supprimer les crachoirs des lieux publics qu’à la fin des années 1980. Actuellement, en Europe, le crachoir n’est plus utilisé que dans deux contextes particuliers : pour la dégustation de vins et pour les soins dentaires.
« Tenir le crachoir à quelqu'un », signifie monopoliser la parole sans que l’autre puisse s’exprimer.