Derrière ces œuvres se cache un bâtiment emblématique de Lille, à l'histoire surprenante !
Ces vues, dessinées par Georges Wiart, représentent l’intérieur du Grand Foyer et la Rotonde de l’Opéra de Lille. Georges Wiart tapissier-décorateur est le conservateur du Musée industriel et commercial de Lille de 1936 jusqu'à sa mort, le 3 janvier 1943.
Le bâtiment en béton armé, dessiné par Louis Marie Cordonnier est de style néo-classique. Il remplace l’ancien théâtre détruit par un incendie en 1903. L’architecte, dont le succès est jalousé dans la région (la Chambre de commerce voisine est, également, une de ses œuvres), a rusé pour tenter de remporter le concours. Il a déposé deux projets : un à son nom avec tous les éléments qui caractérisent ses réalisations architecturales et un deuxième, plus original, sous un nom d’emprunt. C’est avec ce dernier qu’il remporte le concours.
Pour sa construction, il fait appel à l’entreprise Hennebique et à différents artistes dont trois sculpteurs (Alphonse Amédée Cordonnier, Henri Lemaire et Georges-Armand Vérez) et plusieurs peintres dont Georges Gabriel Picard.
L’Opéra aurait dû être inauguré en 1914 mais la Première Guerre mondiale va changer le cours de l’Histoire. Les Allemands occupent l’Opéra jusqu’à la fin de la guerre. Il ne sera ouvert, officiellement, qu’en 1923.
Le Grand Foyer, largement ouvert sur l’escalier d’honneur, se situe au premier étage. Il est éclairé de 5 baies vitrées et s’étend sur la largeur du bâtiment. La Ronde des Heures de Georges Gabriel Picard orne le plafond. Il est également l’auteur des tableaux représentant la Musique et la Danse. Les petits groupes sculptés sont de G.-A. Vérez.
La Rotonde, l’ancien fumoir, est situé sous la salle de spectacle. C’est un espace de forme circulaire entouré d’une colonnade. Le mobilier de cet espace représenté par Wiart provenait du théâtre Sébastopol d’où le rouge au lieu du bleu prévu à l’origine par Cordonnier. Georges Wiart a sublimé la Rotonde. Il donne l’illusion d’une lumière naturelle zénithale or, en réalité, l’éclairage est artificiel.
Approchez-vous, tendez l’oreille, peut-être que quelques airs d’opéra s’échapperont des tableaux et viendront ravir votre ouïe.
Ces peintures ont été présentées dans l’exposition Bien conservés ! qui vient de fermer ses portes. Pour rappel, les collections de l’ancien Musée industriel et commercial de Lille sont rattachées aux collections du Musée d’histoire naturelle depuis 1990.